Ces versets décrivent nettement les jours que nous vivons aujourd'hui. Le pays et même le monde entier, sont remplis de doctrines nouvelles, donnant naissance
à maintes sectes, parfois bizarres. Des livres, des cassettes audios et vidéos, des prédicateurs itinérants se multiplient tellement rapidement qu'on n'arrive plus à avoir une idée juste de ce
qui est vrai, représentant un réveil véritable, et de ce qui est faux, étant des signes mensongers et trompeurs.
Parmi ces doctrines nouvelles, on en compte deux en particulier qui se répandent de plus en plus dans les mouvements pentecôtistes, "l'onction nouvelle" et "le baptême de feu".
L'étudiant sérieux de la Bible voit tout de suite qu'il y a des vérités dispersées dans ces enseignements trompeurs. Par exemple, tout le monde reconnaît la
valeur inestimable de la prière et du jeûne. Bien des gens dans les Saintes Ecritures se sont adonnés à des jeûnes pour des raisons différentes et des durées variables : comme signe de deuil
(1 Samuel 31/13; 1 Chroniques 10/12), de désespoir (Juges 20/26), de
tristesse (Néhémie 1/4), et d'humble repentance (Jonas 3/5). La Bible ne
donne pas une valeur plus grande au jeûne plus long. Il y avait des jeûnes durant une partie d'un jour, de trois jours, et jusqu'à une durée de 40 jours. Leurs façons de jeûner étaient variées
aussi. Moïse jeûnait en se privant d'eau et de nourriture tandis que Daniel jeûnait en se privant des mets du roi.
Ces jeûnes diffèrent radicalement de ceux qu'on voit de nos jours. Le jeûne biblique n'avait pas comme but la réception d'une sensation corporelle ou d'un état
surnaturel sur le corps. Par contre, la Bible enseigne que le corps est un tabernacle terrestre (1 Cor. 15/47), un corps d'humiliation
(Phil. 3/21), assujetti à la mortalité (1 Cor. 15/53).
2 Corinthiens 5/1 à 10 parle du fait que nous gémissons dans cette "tente" qui sera détruite, préférant quitter ce qui est mortel afin
de nous revêtir de ce qui est glorieux. Ceci réduit à néant l'idée que le corps devient exempt des limites et des faiblesses terrestres.
Ces "bénédictions de longs jeûnes" promises par beaucoup sont destinées à eux-mêmes. En contraste, le jeûne biblique est pour mettre le croyant en contact avec
ceux qui sont affamés, pauvres, liés par la méchanceté (Esaïe 58/6-7). Dans un jeûne, nous sommes appelés à nous cacher avec la Parole
de Dieu, et avec le Dieu de la Parole, et à chercher où notre caractère n'est pas conforme à l'image du Fils de Dieu. Puis, on sort de notre chambre secrète, non pour proclamer notre nouvelle
puissance, ou raconter notre nouvelle vision, mais pour vivre notre nouveau caractère.
De même, il est absolument nécessaire que le serviteur de Dieu ait sur lui l'onction
divine. Mais selon la doctrine propagée, elle serait une expérience supplémentaire au baptême du Saint Esprit qui est transmise par l'imposition des mains d'un individu qui la possède
déjà, ou par une autre gesticulation physique, le souffle, un mouvement des mains, l'application d'huile, etc... Cette "onction nouvelle" est accompagnée de manifestations comme tomber par terre,
danser, avoir des visions, ou prophétiser.
La Bible parle de l'onction. Dans l'Ancien Testament, des gens et des choses étaient oints. Lévitique
8 décrit l'entrée de la famille d'Aaron dans le sacerdoce. Son entrée a été marquée par une grande cérémonie d'onction. Notez que ceci n'est pas venu après des années de service, mais au
début même et que l'événement n'est pas devenu la marque d'une spiritualité supérieure car dans le chapitre suivant, nous voyons ses fils détruits à cause de leurs péchés. De la même manière, les
rois ont été oints, aussi bien que le tabernacle, et plus tard le temple avec ses ustensiles. L'onction mettait donc à part une personne ou un objet pour le travail du Seigneur.
Le Nouveau Testament parle de l'onction aussi.
Paul, en 2 Corinthiens 1/21-22, mentionne son onction comme un fait accompli. Il dit que son onction n'est
pas venue de l'homme. Il ne dit nulle part qu'il est tombé, ou qu'il a prophétisé comme preuve de son onction, mais il dit que Dieu a mis son Esprit en lui. Son onction donc, vient du fait
qu'il appartient à Dieu et qu'il a été baptisé du Saint Esprit.
Jean parle de l'onction aussi. 1Jean 2/20-27 parle de l'onction que les croyants ont tous reçue. Jean dit
que ceux qui ont reçu "une onction" sont ceux qui demeurent fermes dans le message qu'ils ont reçu depuis le commencement (v.24).
L'épître aux Hébreux nous éclaire davantage sur ce sujet. Hébreux 1/9 nous dit: "Tu as aimé la
justice et tu as haï l'iniquité; c'est pourquoi,ô Dieu, ton Dieu t'a oint d'une huile de joie au-dessus de tes égaux".
Ce verset donne la manière de recevoir une onction, aimer la justice haïr le mal! Ceci met en relation l'onction de Dieu et le caractère de celui qui s'approche de
Lui. Une onction n'est donc pas une expérience qu'on reçoit une fois par l'imposition des mains, mais elle est une relation qui doit être établie et continuée dans la justice, l'amour de sa
Parole et le développement de son caractère en nous.
Paul décrit en 2 Timothée 3/5 les gens des derniers jours qui auront "l'apparence de la piété mais reniant ce qui en fait la force". La force de la piété est clairement indiquée par notre Seigneur en Luc 24/49. "Et voici, j'enverrai sur vous ce que mon Père a promis; mais vous, restez dans la ville jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la puissance d'en-haut". En Actes 1/8, cette puissance est encore mentionnée. Cette fois-ci, elle est associée avec une Personne, "le Saint Esprit survenant sur vous", non pour rendre notre corps imperméable, mais pour nous transformer en témoin de Jésus jusqu'aux extrémités de la terre!
La source, donc, de cette puissance n'est pas une oeuvre que nous pouvons faire nous-mêmes, un jeûne, une offrande, ou l'imposition des mains d'un individu. Non, cette puissance vient d'en haut dans une vie qui cherche à servir davantage celui qui a donné sa vie pour nous. Aucun homme n'est l'intermédiaire, mais le Christ seul est le Baptiseur. En plus, le signe de la réception de cette puissance est le parler en langues suivi d'un désir ardent d'amener des gens à Christ. Au jour de Pentecôte, personne n'est tombé et personne n'a dansé. Si certains ont reçu des visions, personne ne les a racontées et la seule prophétie fut un messsage qui a gagné 3000 âmes!
Il y a deux dangers communs à toutes ces nouveautés.
Le premier est la nécessité absolue d'ajouter à ce qu'on lit dans la Bible afin de prouver leur validité. Une fois qu'on commence à imaginer ce qui n'est pas
mentionné dans le récit biblique, mais ce qui est "peut-être" arrivé, la valeur des Ecritures est exposée à n'importe quelle révélation. Paul nous a dit de "prêcher la Parole" (2Timothée 4/2). Il était stupéfait que les Galates soient fascinés par un nouveau message. Il leur disait que même un message apporté par des anges
devait être rejeté s'il n'est pas conforme au premier message reçu. Voir Galates 3/1-3.
Jean, l'apôtre, atteste que ceux qui ajoutent, ou retranchent des paroles du livre recevront une terrible
malédiction (Apocalypse 22/18-19). Les mêmes exhortations se trouvent en Deutéronome
4/2; 12/32 et en Proverbes 30/6. L'autre danger est de réduire une activité purement spirituelle en activité charnelle. Jésus dit en Jean 3/6 que
"ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'esprit est esprit". Assurément, c'est une idée attirante de voir des visions, de sentir une chaleur céleste, mais est-ce pour cela que
le Fils de l'homme est venu sur la terre? N'est-il pas venu pour chercher et sauver ce qui est perdu? Non pour être servi, mais pour servir? Paul dans notre texte a parlé des "choses agréables"
et de "leurs propres désirs" qui provoquent une recherche de ce qui satisfait la chair. En 2 Timothée 4/2, Démas abandonne l'apôtre, par
"amour pour le siècle présent".
Paul pose aux Galates une question importante pour nous :
"Après avoir commencé par l'Esprit, voulez-vous maintenant finir par la chair?" (3/3).
Le feu de la Pentecôte ne doit pas brûler sur le plafond afin de chauffer les croyants, mais dans nos
coeurs, nous lançant dans le monde ténébreux rempli d'hommes perdus. Au lieu de faire tomber les gens, relevons-les pour qu'ils démontrent l'intégrité du Christ ressuscité. L'onction du croyant
n'est pas une chose, ou une expérience qu'on reçoit instantanément, mais elle est une Personne, le Dieu Saint, qui demeure dans une vie consacrée à Lui, pure et prête à Son service.
Je termine avec l'exhortation de notre Seigneur en Apocalypse
2. Il les félicite en disant qu'ils ont fait du bien dans le passé, mais il les condamne aussi, car ils ont abandonné leur premier amour. Il leur conseille de retourner aux premières
oeuvres. Le réveil a commencé dans un baptême de son Esprit. Si le zèle de ce premier mouvement est diminué, est-ce la solution de chercher d'autres pierres principales?
Ne devrions-nous pas plutôt retourner au point de départ? Cherchons à être remplis de Son Esprit, Son Royaume,
et sa Justice, et "toutes ces choses nous seront données" (Matthieu 6/33).
L'APOTRE DE REVEIL L.G. PENIEL