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1 décembre 2008 1 01 /12 /décembre /2008 23:16
L’histoire d’Agar est une des histoires de la Bible comprise seulement en partie dans le milieu évangélique. Généralement, les lecteurs de l’Ancien Testament se limitent aux seuls aspects    de l’impatience  de Sara, de l’infidélité d’Abraham d’une part  et     de la rébellion et de l’insolence d’Agar d’autre part. (Gen 16, 1-5).  Ceux du Nouveau Testament utilisent l’histoire d’Agar uniquement comme une allégorie où Agar et Ismaël représentent  les Juifs et leur tentative de garder la loi; Sara et Isaac représentant la promesse de Dieu reçue par la foi (Ga.4,24).

Certains même trouvent cette histoire pas très édifiante car les traits sont  au contraire propres à troubler  les croyants dans leur culte pour le patriarche.

Mais cette histoire examinée dans son intégralité, nous fait découvrir bien plus d’autres dimensions que celles  énumérées ci-haut. 

 

 Voici en quelques lignes le contexte dans lequel se déroule cette histoire.

 La promesse de Dieu pour avoir un enfant  tardant  à s’accomplir, Sara  devance le processus de l’accomplissement de la promesse  de Dieu et propose à Abraham de prendre comme épouse, Agar, la servante, afin de lui donner  un enfant. Sara  pense ``aider Dieu``  dans la réalisation de la promesse mais il faut aussi remarquer qu’Abraham a la faiblesse de s’approprier cette idée.

Erreur!  Car  par  ce geste, Sara  ouvre la porte  à la rivalité et  à  tant d’autres  méfaits de la polygamie dans la tente  d’Abraham.

Le climat  devient  malsain et  la tension monte jour après jour.  La  vie devient intenable et Sara chasse Agar.

Celle-ci , démunie de toute ressource ,   s’en va loin de  toute possibilité d’intervention humaine  pour affronter, seule d’abord et ensuite avec son fils, les  périls  du désert.

Le désert qui devrait être la fin d’un rêve se transforme en lieu de consolation et de révélation.

C’est dans le désert en effet  que Dieu ENTEND  le cri d’Agar et  VOIT  sa misère. Il    lui parle affectueusement   et lui DONNE  une grande  promesse  semblable à celle qu’Il a fait  à Abraham dans  Gen. 16 :10, à savoir : < je multiplierai beaucoup ta descendance  et on ne pourra pas la compter …>

  Qui est Agar ?

 Agar, dont le nom signifie  la fugitive, l’émigrée, faisait partie probablement des esclaves que le couple Abraham – Sara  avait ramené  d’Egypte (Gen. 12,20)

Elle est cette  étrangère et esclave particulière qui  s’est  sûrement distinguée  des autres  par sa façon de travailler, son dévouement  ,  pour  être choisie à  porter  le premier né de son  Maître. Elle paraît  avoir été fidèle, plus attachée à Sara que d’autres esclaves, sinon la suite du récit ne se comprendrait pas.

Mais cette ascension  phénoménale va apporter son lot de problèmes : d’un côté, l’arrogance et l’insolence  d’Agar et de l’autre, l’indignation et la vengeance de Sara  qui n’accepte pas le mépris, l’outrage, l’affront  de celle qu’elle a considéré jusqu’ici comme son inférieure.  Blessée dans son égo, Sara  décide de la molester, de l’humilier à son gré, ne  lui laissant  qu’une seule  issue, la fuite.

Agar     est obligée de tout abandonner malgré elle. Elle  quitte  ``l’oasis bénie `` et s’enfuie loin de tous, désespérée.  Elle voit tout s’écrouler devant elle. C’est la fin d’un rêve ! Elle    s'en va  vers le désert, ce plateau aride, lieu vide, lugubre et   sans vie.

Elle y va sans espoir mais en revient avec une trouvaille, une grande promesse de Dieu.

 

  Désert, lieu béni

Le dictionnaire Le Petit Larousse[1]1 définit le désert comme une région  très marquée par l’absence de végétation ou  la pauvreté des sols et la rareté du peuplement. Dans la vie courante lorsqu’on parle du désert, c’est souvent dans le sens négatif  du terme.

Mais en parcourant la Bible, on peut relever  à propos  de ce mot des significations variées dont voici quelques unes :

-          lieu de refuge, cas de David et d’Elie (1 Sam 23, 1R 19),

-          lieu  de révélation du cœur de l’homme , cas des Israelites  dans le désert de Sin, des israélites à Tabeera, de Quoré et sa troupe, etc.. ( Ex 16, Nbres 11, Nbres 16),

-          lieu de combat, cas de Jésus dans le désert  (Mat.4 )

-          lieu d’accueil des dons de Dieu, cas de Moïse et le buisson ardent, Moïse et les dix commandements, etc.. (Ex 3, Ex 15, Ex 20)

 

Dans ce bel épisode d’Agar, le désert s’est révélé comme un lieu de Rencontre avec soi même et un lieu de rencontre avec Dieu. 

 

Désert, lieu de la rencontre avec soi- même :

Agar déchue, se retrouve seule  dans le désert seule et très démunie   - L’environnement lui-même impose  la  réflexion. L’ascension a été rapide et la faute  grande.  Mille questions sans réponses se succèdent dans ses pensées. Elle prend conscience de son erreur. Elle réalise que sa  responsabilité  est grande dans la destruction de son rêve.

Elle  a dû regretter en  ce moment d'avoir irrité Sara par ses provocations ! 

C’est en s’éloignant des bruits, du brouhaha du monde, c’est dans le désert intérieur et extérieur qu’Agar prend conscience de sa rébellion et de son péché.

 Chacun de nous a besoin de ce temps difficile pour prendre conscience de son péché. Cela ne veut pas dire que Dieu nous punit. Mais les conséquences  de nos propres actions nous ouvrent les yeux.  C’est à ce moment que  s’accomplit  la Parole qui dit : < Je t’attirerais dans le désert et parlerai à ton cœur > (Osé2,16)

 

 

Désert, lieu de la rencontre avec Dieu

Après la rencontre avec soi-même, l’évaluation  de la situation est faite. Vient ensuite  la rencontre avec Dieu qui est un processus de réhabilitation.

Rappelons-nous  du cas du  fils prodigue  qui ayant quitté la maison de son père, un jour dans son errance, sa conscience lui parle et le convainc de retourner dans la maison de son père –Il lui fallait prendre la décision de retourner dans la maison de son père et de s’humilier pour être réhabilité.

Comme pour le fils prodigue, dont la conscience l’obligeait à retourner dans la maison de son père, Dieu qui hait la désobéissance, la rébellion  et qui aime Agar,  lui ordonne   de  retourner dans la maison de son Maître. Dans ce processus de réhabilitation, Dieu lui donne une   condition : celle de retourner auprès de son Maître et de s’humilier.    

Le Dieu d’Israël interroge, il pose des questions et  appelle Agar à dire la vérité, à rentrer en elle-même  et à faire face à sa faiblesse. Dieu ne se contente pas de l’écouter, Il la console.

Remarquons que lorsque l’ange intervient, il parle  à Agar  sous ce termes : <….D’où viens-tu et où pars-tu …..? >

C’est un rappel à l’ordre  qui sous- entends : < tu fais une folie ! Arrête-toi là, tu cours un danger ! Ce que tu fais n’a pas de sens ! Reviens et humilie-toi auprès de ton Maître et tu seras bénie – toi et l’enfant que tu portes –Reviens sur tes pas, fais ton devoir envers ton Maître, mets de l’ordre et moi je vais faire ma part.>

Agar obéit,   rebrousse  chemin et retourne s’humilier auprès de l’épouse de son seigneur.

Dieu aime un cœur repentant – Il a pardonné à David  son meurtre car il s’est repentit mais a puni sévèrement Caïn et, le roi Akan,….qui ont  refusé de se repentir

Dieu se réjouit de la repentance d’Agar et manifeste sa présence – Il  n'est pas seulement auprès d'Abraham le juste, dans la chênaie de Mamré. Il est dans le désert de Beersheba, auprès d'Agar, l'esclave. 

Cependant pour lui reconnaître une certaine dignité, Dieu fait à Agar, une femme, la même promesse qu'à Abraham : celle d'une descendance nombreuse! Dieu prouve l’égalité de conditions de l’homme et de la femme et ceci malgré les lois de l’époque   qui infériorisaient les femmes.

 Il  est par ailleurs intéressant de constater que ce passage biblique est le premier où Dieu apparaît à une femme. C'est également l’un des rares textes bibliques où une femme donne un nom à Dieu (El- Roï: Dieu des visions) lors d'une expérience spirituelle.

 

La promesse de Dieu est IMPRESCRIPTIBLE

Dans les lignes qui précèdent nous avons relevé la rencontre de Dieu avec  Agar. Il   s’est  révélé personnellement à elle dans le désert. De sa figue, elle rapporte une belle histoire à raconter, histoire    qui ne doit pas  beaucoup plaire   à  la Maîtresse de la maison.

Agar, à qui Sara voulait donner  une belle leçon,  rentre par ‘la grande porte’ avec une promesse semblable à celle faite  à Abraham, le maître de la maison. 

Le désert qui était la fin d’un rêve devient le lieu de naissance d’un rêve grandiose, lieu de restauration pour cette jeune esclave.  

 

Jalousie, ennemi de l’accomplissement de la promesse

Isaac, fils de Sara et d’Abraham est né, l’enfant longtemps attendu est là. - Ismaël a grandi, il est  devenu  un jeune adolescent plein de vitalité – Abraham est heureux  d’avoir ces deux fils – 15 ans après la grande crise, la tempête devrait s’être calmée.

Mais là surgit un autre ‘ virus’, la jalousie et l’hostilité de Sara  qui craint que le fils d’Agar puisse briguer la place de son fils.

Un ‘cocktail’ de jalousie et  de crainte domine sur Sara ! Elle exige d’Abraham de chasser Ismaël et sa mère.

La mort dans l’âme, pour sauver  son  couple, Abraham fait un choix difficile, celui de répudier  son propre  fils. La Parole montre dans le chapitre 21 de Genèse qu’Abraham aimait Ismaël, il priait pour lui.

La jalousie et l’hostilité de Sara vont la conduire à vouloir contrecarrer la promesse de Dieu faite  à Agar en chassant vers le désert la jeune mère et son fils qui risquaient d’y perdre la vie. Mais la promesse de Dieu ne peut jamais être compromise quelles que soient les circonstances.

 

Les larmes aveuglent et le cri vers Dieu sauve

Dans l'immense étendue désertique et morne, qui donc entendra la voix d'une mère répudiée, appelant au secours pour son enfant ? Et si même une caravane  passait  dans le voisinage, qui donc aurait pitié d'une esclave, ignominieusement chassée ?

Agar lance un cri de désespoir dans le vide du désert. Cependant, il en est un qui a entendu le cri de la pauvre mère. Agar connaît le secret, elle sait que  Celui qu’elle a appelé ‘Ata El Roi’, le Dieu qui l’a vu , il y’a quinze ans, viendra à son secours.

Des hauteurs de son sanctuaire, du fond de sa gloire infinie, il a entendu la voix d'Ismaël mourant, Lui, le Dieu d'Israël, qui est aussi le Dieu de toute l'humanité. Il a apporté la solution, le secours.

Tout à l'heure ses larmes aveuglaient Agar, son cœur était trop désespéré : elle ne voyait rien. Dieu a entendu sa plainte, il a vu ses larmes. Il lui a ouvert les yeux. Il lui a rendu la clairvoyance pour voir la source d’eau, non loin, à ses pieds.

La source est toujours là, mais il faut la chercher. C'est l'œuvre de la prière. Livrés à nous-mêmes, nous défaillons, mais la source n'est pas loin. Nous en avons pour garant Celui qui a dit : « Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive », et qui, ayant dit cela, a désaltéré, de génération en génération, la soif des âmes, en leur donnant l'eau vive, celle qui calme l'inquiétude humaine.

 

L’amour de Dieu n’est pas exclusif

Dieu se soucie des cris des femmes abandonnées et  se solidarise avec des femmes exclues par la société peu importe leur statut matrimonial ou social. Il voit la douleur et  entend  le cri désespéré et il   apporte soutien, courage et espérance. Il a fait de Rahab, la prostitué,  de Léa, la mal aimée, de Ruth, la désespérée, des ancêtres de Jésus

Ce passage démontre le plan de Dieu pour nous les femmes .Le temps est venu pour les femmes chrétiennes de saisir pleinement la destinée que Dieu a prévue pour elles. 

 

 

L'APOTRE DE REVEIL L.G PENIEL

 

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